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Madame Butterfly

tragédie japonaise en trois actes

musique de Giacomo Puccini

création : Théâtre de la Scala, Milan (1904)

livret* de Luigi Illica et Giuseppe Giacosa

d'après la pièce de David Belasco Madam Butterfly.

 

Acte I

 

Une maison japonaise, sur une colline près de Nagasaki, vers 1900.

Lors d’une brève escale dans le port de la ville, le lieutenant de la marine américaine Benjamin Pinkerton acquiert une maisonnette ainsi qu’une geisha*, Cio-Cio-san (Butterfly). L’entremetteur Goro, qui a organisé la vente, fait visiter la maison au nouveau propriétaire.

 

Le consul américain de Nagasaki, Sharpless, invité comme témoin, désapprouve la conduite de Pinkerton qui est en train de s’offrir impunément un simulacre de mariage « à la japonaise ». Mais Pinkerton qui se moque des scrupules du Consul, se dit ensorcelé par Cio-Cio-San et prévoit déjà, après cette brève liaison, d’épouser en véritable noce une américaine.

 

Sharpless réalise que Butterfly prend ce mariage très au sérieux : il essaie de mettre en garde Pinkerton, en vain. Ce dernier aide déjà sa fiancée à déballer ses modestes objets personnels, dont un long étui que la jeune femme cache rapidement, sans explications.

 

Elle fait une confidence à son fiancé : par amour pour lui, elle a décidé de renoncer à sa propre religion et de se convertir au christianisme. La cérémonie du mariage à peine commencée, les réjouissances sont perturbées par l’arrivée du Bonze (oncle de Butterfly) qui la maudit violemment pour avoir renié la foi de ses ancêtres. Pinkerton, exaspéré par le vacarme provoqué par l’incident, met tout le monde dehors.

 

Butterfly fond en larmes, mais Pinkerton parvient à la consoler. Reniée par sa famille mais heureuse, la jeune femme s’abandonne entre ses bras, confiante.

 

 

Acte II

 

Trois ans plus tard, dans la maison de Butterfly.

Pinkerton a abandonné Butterfly, lui faisant une vague promesse de revenir. La jeune femme l’a cru et patiente, pleine d’espoir mais sans aucune nouvelle de son mari. À Suzuki elle interdit de penser que Pinkerton ne reviendra plus. Aux sanglots de la servante elle répond par un rêve, sur le plus beau jour de sa vie, quand il reviendra.

 

Mais voici le consul qui apporte une lettre de Pinkerton : à la seule vue de la lettre de son mari, Butterfly est transportée de joie. Très embarrassé, Sharpless n’arrive pas à lui annoncer la vérité : Pinkerton ne reviendra pas. Très naïvement, Butterfly se plaint d’être sollicitée par le riche prince Yamadori, qui veut l’épouser. Il se présente justement, très solennel, pour lui faire la cour. Butterfly, une fois de plus, refuse ses avances.

Après le départ de Yamadori, Sharpless entreprend de lire la lettre à Butterfly qui l’interrompt sans cesse, entendant dans chaque mot une preuve d’amour. Voyant son aveuglement, Sharpless lui pose la terrible question : et s’il devait ne plus jamais revenir ? Le coup est dur mais Butterfly se domine, elle présente pour réponse son petit garçon né après le départ de Pinkerton. Peut-il refuser de venir voir son fils ? Si tel était le cas, il resterait alors à Butterfly deux solutions, renouer avec son passé de geisha, ou mourir. Sharpless promet de prévenir Pinkerton.

 

On entend le canon du port qui salue l’arrivée d’un navire. C’est celui de Pinkerton. Butterfly triomphe et ordonne à Suzuki de cueillir toutes les fleurs du jardin pour décorer la maison. Elle enfile sa robe de mariée et s’installe derrière la cloison avec l’enfant et Suzuki, pour guetter le retour de son époux. L’enfant s’endort, Suzuki aussi. Seule Butterfly veille, les étoiles dans les yeux et dans le cœur.

 

 

Acte III

 

 

À l’aube, Butterfly toujours immobile, a attendu en vain la nuit entière. Suzuki se réveille et la persuade de se reposer. Elle accepte à condition qu’on la prévienne dès l’arrivée de Pinkerton.

 

Il paraît enfin, accompagné de Sharpless. Suzuki lui dit l’immense espoir de Butterfly, son attente. Puis, elle aperçoit une jeune femme et apprend que c’est l’épouse américaine de Pinkerton. Suzuki tombe à genoux, face contre terre. Sharpless lui explique qu’ils sont venus chercher l’enfant. Il lui demande de le faire comprendre à Butterfly.

 

Pinkerton, accablé par le remords, prend conscience de sa propre cruauté et s’enfuit, laissant à Sharpless le soin de tout arranger.

 

Entendant du bruit, Butterfly s’est levée. Elle sent la présence de Pinkerton, le cherche dans la maison, en vain. Apercevant le consul, puis Suzuki et enfin la jeune américaine, elle comprend qu’on lui cache quelque-chose. Peu à peu, la réalité prend forme, impitoyable : il lui faut renoncer à son mari et à son fils. Malgré une douleur insupportable, elle garde sa douceur, bénit la nouvelle épouse de Pinkerton et accepte de confier l’enfant à son père s’il vient lui-même le chercher. Restée seule, Butterfly se laisse emporter par sa douleur. Elle demande à Suzuki d’aller tenir compagnie à l’enfant. Suzuki, qui a compris, s’y oppose, mais Butterfly réitère son ordre.

 

Sur le sabre de son père, elle relit la devise sacrée : « Que meure avec honneur celui qui ne peut pas vivre dans l’honneur. » Elle embrasse son fils, lui demande de garder en mémoire le visage de sa mère, qui meurt pour lui, pour le sauver. Enfin, Butterfly lui bande doucement les yeux. Un instant terrible, et le sabre tombe à terre. À Pinkerton qui se précipite dans la pièce, elle montre l’enfant et expire.

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